s. f. Courant de plusieurs eaux amassées qui vont à la mer. Quand un ruisseau est fort grossi, on l'appelle riviere. Quand la riviere a fait un long cours, & receu beaucoup d'eaux, on l'appelle fleuve. Les petits ruisseaux font les grandes rivieres. Sanson a fait une carte de la France selon les rivieres. Le Loiret est une riviere navigable dés sa source. La riviere de Loire est gueable en cent endroits, & c'est celle qui reçoit le plus d'eaux. Les Italiens appellent les bords de la mer Ligustique, la riviere de Gennes. Du Cange derive ce mot de ripa ou riparia, qui dans la basse Latinité a signifié le bord de la mer.

On appelle une riviere marchande, quand on y peut naviger commodément, sans danger de s'engraver, ni de perir. Le Tigre & l'Euphrate ne sont pas des rivieres marchandes, à cause de leurs sauts. On dit que la riviere charie, lors qu'elle porte des glaces, qu'elle est preste à se prendre tout-à-fait. On appelle confluent d'une riviere, le lieu où deux rivieres se joignent. Une riviere débordée est celle qui est hors de son lit. Il y a des rivieres si rapides, qu'on ne les peut remonter.

RIVIERE, se dit proverbialement en ces phrases. On dit de celuy qui ne trouve pas des choses faciles, qu'il ne trouveroit pas d'eau à la riviere. On dit aussi, Porter de l'eau à la riviere, ou à la mer, pour dire, Porter une chose en un lieu où elle abonde. On dit aussi de la riviere d'Armençon, Méchante riviere, & bon poisson.