Premiere lettre de l'Alphabet François, & de toutes les autres Langues. Chez les Occidentaux cette lettre prend son nom de l'expression du son qu'elle fait. Chez les Grecs on la nomme Alpha ; chez les Hebreux Aleph ; chez les Arabes Aliph ; & chez les Indiens Alephu. C'est aussi le premier son articulé que la Nature pousse, & celuy qui forme le premier cri & le begayement des enfans. D'où vient que Jeremie répondant à Dieu qui le destinoit pour son Prophete, luy dit : A, a, a, Seigneur, je ne sçay pas parler, parce que je suis un enfant. Hierem. cap. I.
adv. se dit en ces phrases. Mettre à sec, dessecher, tirer l'eau entierement, ou la plus grande partie. Quand on pesche un estang, on lasche la bonde pour le mettre à sec. On met des marais, des fossez à sec par plusieurs rigoles & saignées. On met un puits à sec pour le curer.
s. m. ABBESSE. s. f. Superieur ou Superieure d'une ABBAYE d'hommes ou de filles. Il y a trois sortes d'Abbez : Regulier, Seculier, Commendataire. L'Abbé differe du Prieur, en ce qu'il est mis au rang des Prelats, & officie pontificalement & avec des marques de dignité qui luy ont été accordées par les Papes au temps de la fondation du Monastere, ou par quelque privilege particulier, comme la mitre, la crosse. Ce mot vient de ce que les premiers Moines appellerent leur Superieur Ab-bot, qui en Langue Syriaque signifie Pere. Ainsi ces mots de Abba Pater, qu'on trouve dans les Epistres aux Romains & aux Galates, & ailleurs, qui semblent dire la même chose, ne font pas pourtant un pleonasme, comme dit St. Augustin, veu que l'un est un nom de nature, & l'autre de dignité. D'autres disent qu'il vient du mot Hebreu Aba, qui signifie aimer, vouloir du bien. Covarruvias. Dans la primitive Eglise on appelloit Coenobiarcha le Superieur d'un Monastere où les Religieux vivoient en commun ; & Archimandrita, celuy qui estoit reconnu pour Chef par des Hermites qui vivoient dans les deserts & dans les cavernes, à cause que le mot de mandra en Grec signifie caverne : tels estoient les premiers Peres de la Thebaïde.
s. f. Ouverture par où on laisse couler l'eau d'un ruisseau, ou d'une riviere pour faire moudre un moulin, & qui se peut fermer avec des palles ou lançoirs. Il en est fait mention dans la Coûtume de Loris, chap. 10. Ce mot peut venir de baye ou ouverture.