s. f. Peine ou censure ecclesiastique par laquelle on retranche les Heretiques, les pecheurs obstinez de la communion de l'Eglise, de l'usage des Sacrements, & on les livre à Satan. Rebuffe sur le Concordat rapporte soixante peines qui suivent l'excommunication. Quand on parle absolument de l'excommunication, cela s'entend, selon quelques-uns, de la majeure qui separe de la communion des Fideles, cap. 54. de sentent. excomm. au lieu que la mineure est une interdiction des Sacrements. D'autres disent que l'excommunication majeure est quand le Prelat excommunie personnellement quelqu'un, & le separe de la communion des Fideles, & de la participation des Sacrements ; & que l'excommunication mineure est encouruë, quand quelqu'un communique avec des excommuniez d'excommunication majeure, ce qui emporte aussi privation des Sacrements. Autrefois les excommuniez estoient obligés d'impetrer dans l'année leur absolution des Evêques, & de satisfaire à l'Eglise ; autrement ils y estoient contraints par les Juges seculiers par saisie de leurs biens & emprisonnement de leurs personnes, suivant un Edit de St. Louïs de l'an 1228. En Angleterre ils n'avoient que quarante jours. Les sujets étoient dispensez du serment de fidelité qu'ils devoient à leurs Seigneurs dominants, qui estoient mis en possession de leurs fiefs jusqu'à ce qu'ils eussent obeï. Il y a eu un temps où on estoit entesté de cette opinion, que le corps des excommuniez, s'ils n'estoient absous, ne pouvoit pourrir, mais demeuroit entier pendant plusieurs siecles pour servir d'un horrible spectacle à la posterité, comme témoignent Matthieu Paris & autres Auteurs. Les Grecs sont encore dans cette opinion, & disent qu'ils en ont une infinité d'experiences, comme prouve Du Cange par le témoignage d'un tres-grand nombre d'Auteurs. La forme de l'excommunication, c'est d'avoir des cierges allumez, & de les jetter à la fin de l'anatheme, & les fouler aux pieds, Caus. 11. Quest. 1. Chap. 106. On craignoit autrefois autant l'excommunication de St. Martin, que celle du Pape, comme on voit dans Sulpice Severe. Pierre de Blois témoigne qu'autrefois en Angleterre on se contentoit d'excommunier ceux qui avoient tué un Ecclesiastique ; au lieu qu'on punissoit de mort ceux qui avoient tué un Laïque. On croyoit alors que la peine d'excommunication estoit plus grande que celle de la mort. Il y a eu des Evêques qui ont prononcé des excommunications contre des chenilles & autres insectes, aprés une procedure juridique, & avoir donné à ces animaux un Advocat & un Procureur pour se deffendre.