s. m. & f. Captif qui est reduit sous la puissance d'un maistre, soit par sa naissance, soit par fortune de guerre. Les esclaves d'Alger sont des captifs pris par des Corsaires. On fait dans l'Amerique un grand trafic d'esclaves Negres. Dés qu'un esclave peut aborder en France, il est libre. Quelques-uns ont derivé ce mot de includo, ou du Grec eskleio, parce que les esclaves sont enfermez en prison. Menage le derive de sclavus, dont les Italiens ont fait schiavo, qui a esté fait de l'Alleman slaef ou slave, que Vossius croit avoir esté dit des peuples Esclavons.

ESCLAVE, se dit aussi de celuy qui est attaché volontairement à un employ qui rend fort sujet. Un Advocat employé est un esclave dans sa profession.

ESCLAVE, se dit figurément en Morale, de celuy qui est soûmis à l'empire de ses passions. Cet homme est esclave de la fortune, de la faveur. Il a une ame vile, une ame d'esclave, qui flatte les vices de son Maistre. Celuy-là est esclave de sa maistresse, il est esclave de sa passion déreglée.