s. m. Terme de Monnoye, est le nom que les Monnoyeurs donnent à leurs apprentifs, qui sont obligez de servir an & jour les Ouvriers & Monnoyeurs sans aucun salaire, quoy qu'ils soient d'estoc & ligne pour avoir droit en la Monnoye.
s. m. Terme de Monnoye. C'est un mot Anglois dont on fait souvent mention en France, à cause du grand commerce qu'on a avec l'Angleterre. C'étoit autrefois une monnoye ainsi nommée d'un nom d'un chasteau d'Ecosse appellé Sterling, ou Striweling, où elle fut premierement battuë, comme dit Buchanan. Quelques-uns derivent ce mot de sterling, qui signifie bec d'estourneau. C'étoit une monnoye blanche au titre de 8. deniers de fin, où le Duc de Guyenne étoit representé avec une épée au bras droit, & une main de Justice à la gauche : & comme cette figure ressembloit à un bec d'estourneau, elle fut nommée par sobriquet sterling ; & Lindwodus est de ce sentiment, qui dit avoir veu des monnoyes avec quatre oiseaux semblables, dont la croix étoit cantonnée. On n'est pas certain de sa valeur. Salmonet derive ce mot de sterlingue, qui est une monnoye d'Angleterre pesant 32. grains de bled. Voyez Menage. Du Cange en rapporte plusieurs autres origines tirées de Watsius & de Somnerus. Cambden & Spelman disent que ce mot vient des Allemans voisins de Dannemarc, qu'ils appelloient Esterlings ; & quand ils vouloient parler d'une monnoye meilleure que celle de France & de Normandie, ils l'appelloient monnoye des Esterlings, ou des Rois de Saxe, qu'on avoit appellé Esterling, parce qu'à l'égard des autres Saxons ils avoient une habitation plus Australe. Depuis ce mot a passé pour poids, & faisoit valoir une somme le decuple, desorte qu'un sol sterling valoit dix sols. Maintenant la livre sterling vaut environ 13. livres 4. sols ou 20. schelins. Les Marchands Anglois tiennent encore leurs livres par livres, sols & deniers sterlins. La livre vaut dix livres, le sol dix sols, & le denier dix deniers. En ce sens c'est une monnoye de compte.
s. m. Terme de Monnoyeur, qui se dit de la manufacture des monnoyes. Le brassage est la peine de l'ouvrier, dont la plus grande est celle de bien remuer avec les bras l'or & l'argent en grenaille, qui est dans des sacs, quand il y en a de differente valeur, pour en faire un meslange fort égal, & avoir la monnoye au titre qu'on desire. Dans le droit de brassage est compris le droit du Maistre, du Monnoyeur, & du Tailleur de la monnoye, qui s'appellent particulierement ouvrage, monnoyage & ferrage. Le droit de brassage des louïs d'or est de trois livres pour marc ; & celuy d'argent de dix-huit sous. Le Maistre en retient la moitié pour le dechet de la fonte, le charbon & autres frais, & l'autre moitié pour payer les ouvriers. Ce droit dans les vieux titres s'appelle brazeagium.
v. act. Terme de Monnoye, qui se dit de la septiéme façon qu'on donne aux monnoyes, quand on les fabrique au marteau. C'est presque la même chose que flattir, sinon qu'on ne penetre pas tant la piece, ne faisant que la redresser du chaussage ; ce qui se fait sur l'enclume avec le flattoir. L'Ordonnance veut qu'on repete cette façon deux fois.
s. m. Terme de Monnoye. C'est une table cannelée de rayons ou sillons, dans lesquels les Monnoyreus arrangent les carreaux l'un contre l'autre, qu'ils pincent par le milieu de leur plat avec de grandes tenailles fort legeres qu'ils nomment estangues, puis les couchent sur l'enclume, & en les tournant frappent avec le rechaussoir sur leurs pointes & carnes, qu'ils arrondissent en cinq ou six tours.