s. fem. Terme de Grammaire, ou figure des mots qui se fait, lorsqu'on forme quelque nom sur le bruit ou la ressemblance de la chose qu'il signifie, comme triquetrac, à cause du bruit que font les Dames qu'on remuë à ce jeu, ou du bruit qu'on fait à la chasse, qu'on nomme le triquetrac. De même on peut dire des mots de sifler, qui se dit des oyseaux, besler qui se dit des moutons ; grogner des pourceaux ; hannir des chevaux ; miauler des chats ; clabauder des mastins ; japper des petits chiens ; hurler des loups ; beugler des boeufs ; courcaillet des cailles ; guillery du passereau ; coquetter des coqs, &c. De même les mots de trot & trotter, de frit & friture, de cliquetis, esclat, &c. Les plus seures des étymologies sont celles qui se font par l'onomatopée. Ce mot vient du Grec onoma, nomen, & poio, fingo.
s. f. Terme de Grammaire. C'est la rencontre de deux lettres ou de deux syllabes qui font un son desagreable à l'oreille. Les Poëtes se donnent de grandes gesnes pour éviter la cacophonie ; ils ne veulent pas que deux voyelles se rencontrent. Ce mot vient du Grec kakos, pravus, & phoneo, sono.
s. f. Terme de Grammaire. Petit nombre de paroles intercalaires qu'on met dans un discours, qui en couppent le sens, & qu'on croit necessaires pour son intelligence. En les recitant on les prononce d'un autre ton, & en les écrivant on les enferme entre ces caracteres (), afin de les faire distinguer de la suite du discours. Ces caracteres se nomment aussi parenthese ; & on dit qu'on ouvre la parenthese, quand on se sert du premier ; & qu'on la ferme, quand on se sert du second.
subst. fem. Terme de Grammaire. C'est une figure de mots qui est la premiere espece de metaphore. Elle se fait, quand à faute de trouver un mot propre pour expliquer une pensée, on abuse d'un mot qui en approche, comme si on appelle parricide celuy qui a tué sa mere, son frere, son maistre, son Prince ; quoy qu'au propre il ne signifie que le meurtrier d'un pere. Ce mot vient du Grec katachraomai, qui signifie, abutor.