subst. fem. Terme de Medecine. La partie des femelles des animaux où se fait la conception & la nourriture du foetus ou des petits jusqu'à leur naissance. Aux femmes elle est située en l'hypogastre ou bas ventre en cette ample capacité des hanches qui est entre la vessie & l'intestin droit, & elle va jusqu'aux flancs, quand elles sont enceintes. Sa substance est membraneuse, qui s'espaissit, lors qu'elle se dilate. Elle a plusieurs tuniques, arteres, veines, nerfs & ligaments, & est entretissuë de trois fortes de fibres. Ses nerfs viennent de la sixiéme conjugaison & de la moëlle lombaire ou sacrée. Elle a quatre ligaments, deux en haut, & deux en bas. Les orifices de ses veines qui viennent de l'hypogastrique, s'appellent cotyledons, & en Latin acetabula. Sa figure est ronde & longue comme une grosse poire. On la divise en quatre parties ; L'une est le fond, qui est son propre corps ; la seconde le col ; Les autres sont l'orifice interieur & l'exterieur. Les parties exterieures sont le penil, la motte & les levres. Les cachées sont les ailes, les nymphes, les caroncules, le clitoris & l'hymen. Sa partie droite s'appelle masculine, à cause que les masles sont conceus au costé droit ; & la gauche feminine, à cause que les filles y sont conceuës, selon Hippocrate. On les appelle vulgairement des cornes, parce qu'elles sont faites comme des cornes qui commencent à sortir de la teste de quelque animal. Les Anatomistes modernes appellent les franges de la trompe de la matrice, ses parties qui semblent estre des découppures ou deschirures, qu'on appelle aussi l'Entonnoir. Les Anciens ont appellé la matrice, mitra, c'est à dire mere : d'où vient qu'on appelle encore maux de mere, des maux de matrice, & hystera, parce que c'est la derniere des entrailles, selon sa situation. On l'appelle aussi physis ou nature, & vulve, du Latin vulva, comme, qui diroit volva, enveloppoir, ou valva, porte. Platon & Pythagore ont creu que c'estoit un animal distingué qui estoit dans un autre animal. Paul Eginette dit qu'on peut oster toute la matrice à une femme sans qu'elle en meure ; & on en a veuë depuis peu qui ont vescu long-temps aprés avoir perdu la matrice. On en a gueri quelques-unes en leur extirpant la matrice, comme le tesmoignent Rhasis & Paré. On a fait voir à l'Academie des Sciences en 1669. un enfant engendré hors la matrice, qui n'avoit pas laissé de croistre jusqu'à six pouces.

MATRICES, se dit aussi des lieux propres à faire la generation des vegetaux, & des mineraux & metaux. La terre est la matrice où les semences germent. La marchasite est la matrice des metaux.