s. m. Ornement composé de fleurs, de fruits & de feuilles entremeslées ensemble, qu'on mettoit aux portes des temples ou des maisons où on faisoit quelque feste ou resjouïssance. On en mettoit aussi sur la teste des victimes aux sacrifices des Payens. On met encore des festons de lierre garnis d'oripeau aux portes des Eglises où il se fait quelque solemnité. Les Italiens ont des decorateurs qu'ils nomment Festaroli, qui sont des gens qui font des festons & autres ornements pour les festes.
s. f. Vieux mot & hors d'usage, qui signifioit autrefois le taux, le prix & l'estimation que la Police mettoit aux denrées, qui par extension a signifié aussi, Proportion. Il n'est demeuré en usage qu'en cette phrase abregée & corrompuë, Au fur & à mesure, pour dire, A proportion.
s. f. Estoffe foulée & collée ensemble avec de la lie sans fileure, ni croisure, ni tissure, mais façonnée par l'eau & le feu sur le bassin. On en fait des chapeaux qui garentissent de la pluye, & quelquefois des estoffes, des souliers, des chaussons. On en fait de toutes sortes de laines & de poils, comme de chameau, de lapin, de castor, de vigogne, &c. Menage derive ce mot de feltrum ou filtrum, qui signifie chez les Auteurs de la basse Latinité, une estoffe faite de poils foulez avec du vinaigre : ce qui vient de l'Allemand filt, signifiant la même chose chez les Saxons & les Anglois, comme témoigne Du Cange, qui dit qu'on a nommé aussi cette estoffe filtrus & filtra, pheltrum & philtrum, viltrum, & qu'elle resistoit au fer, selon le témoignage de Pline ; & que les Auteurs appellent du même nom certaine estoffe dont estoit faite une arme deffensive que descrit Nicetas, que nos Anciens appelloient Gambeson. Les Payens en faisoient aussi des idoles.
subst. masc. C'est un nom qu'on a donné depuis peu aux carrosses de loüage, du nom d'un fameux loüeur de carrosses qui s'appelloit ainsi ; & quand on parle d'un carrosse mal propre ou mal attelé, on l'appelle par mespris un Fiacre.