s. m. Terme, delay, temps qu'on accorde à quelqu'un pour se reconnoistre, pour payer & faire ses affaires. Un usurier ne donne point de relasche, de respit à ses debiteurs, il les poursuit à outrance.
Les Lettres de respit sont des Lettres qu'on delivre en Chancelerie aux debiteurs de bonne foy contre des creanciers trop rigoureux. Les Lettres de respit sont sujettes à enterinement. Les Lettres de respit signées en commandement ne sont point sujettes à verification. Le respit n'a lieu qu'à l'égard des creanciers auxquels elles ont été signifiées. Le mot de respit vient de respectus, comme despit de despectus. Les respits furent introduits par le Pape Urbain II. en faveur de ceux qui se croisoient pour la guerre sainte. Menage. Saint Louïs donna trois ans de respit à ceux qui furent avec luy au voyage d'outre-mer. Du Cange dit qu'il vient de respirare, parce qu'en effet on dit qu'un debiteur respire, quand on luy donne un delay pour payer ses dettes.
RESPIT, en la Coustume de Normandie, se dit des delais judiciaires qui se donnent pour les procedures. Et en matiere feodale on appelle respit, la souffrance que donne le Seigneur au Vassal pour luy rendre la foy & hommage, ou pour s'acquitter de ses autres devoirs.
RESPIT, en termes de Marine de Levant, se dit des agreils qu'on reserve pour rechanger au besoin. On dit aussi respect dans le même usage.
On dit proverbialement d'un convalescent qui a été fort malade, qu'il a obtenu des Lettres de respit, qu'il vivra encore quelque temps.
RESPIT
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- Written by: Antoine Furetière
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