s. f. pluriel. Les boyaux, les intestins. Le poison laisse principalement ses marques dans les entrailles. Menage derive ce mot du Latin enteralia, qui a été fait du Grec enteron, qui signifie le ventre.

ENTRAILLES, se dit aussi plus generalement de toutes les parties enfermées dans le corps des animaux. L'Aruspicine des Anciens s'exerçoit en considerant les entrailles des animaux sacrifiez, le coeur, le poulmon, le foye.

ENTRAILLES, se dit encore figurément en parlant de la tendresse qu'on a pour les malheurs d'autruy. Il me semble qu'on m'arrache les entrailles, quand je voy persecuter les pauvres. Cet homme a de bonnes entrailles, pour dire, qu'il est de bon naturel, qu'il a le coeur tendre & sincere. Corneille a dit dans le Cinna :

Je leur fais des tableaux de ces tristes batailles,

Où Rome par ses mains deschiroit ses entrailles.

On dit aussi en termes de Devotion, les entrailles de la misericorde de Dieu, par une phrase tirée de l'Escriture, per viscera misericordiae Dei nostri, dans le Cantique de Zacharie.

ENTRAILLES, se dit aussi figurément de l'interieur de la terre. L'avarice des hommes a fouillé jusqu'au fond des entrailles de la terre pour en tirer l'or. Ils ont deschiré les entrailles de leur mere.